De l’agilité organisationnelle au contrôle public du numérique : agir face au capitalisme numérique

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Depuis plus d’un siècle, l’action publique a joué un rôle moteur dans l’essor de l’informatique : recensements, renseignement, sécurité sociale, services publics ont placé les administrations au cœur de son expansion. Mais en 2025, après trente ans de mutations, le centre de gravité s’est déplacé vers les grandes plateformes privées mondiales.  Fondé sur la collecte massive de données, les intelligences artificielles (symboliques/connexionnistes), l’opacité des infrastructures et des déplacements internationaux de richesses, ce capitalisme numérique fragilise la maîtrise publique de l'expansion informatique et les constructions démocratiques, aussi anciennes soient-elles. Comment l’État et les services publics peuvent-ils reprendre le contrôle ? A quoi faut-il s'adapter ? Quelles tendances d'utilisation favoriser ? L’agilité offre une piste : au-delà de la gestion de projet, elle peut devenir une véritable culture organisationnelle et politique. Une culture qui favorise la réactivité des administrations, soutient des régulations adaptatives et encourage la création d’alternatives publiques et citoyennes. En parallèle, l’université agit comme un laboratoire des mutations en cours : près de 90 % des étudiants utilisent déjà les IA génératives. Ces pratiques transforment en profondeur la formation, le rapport au savoir et les compétences attendues. Elles illustrent les défis auxquels devront s’adapter les administrations, entre innovation, dépendance aux plateformes et nouveaux risques cognitifs. Cette keynote articule perspective historique, diagnostic des menaces et pistes concrètes pour relier agilité publique et souveraineté numérique démocratique à l’ère des intelligences artificielles.